Ward Churchill
















La nuit dernière, j'ai participé à une conférence avec Ward Churchill, un Indien métis Creek/Cherokee, auteur de plus de 20 livres ( je lui ai demandé combien de livres il avait écrit, et il a ri puis dit que ce n'était pas bon signe s'il ne se souvenait plus du nombre exact.)

Ward est connu pour son militantisme, comme vous pourrez en déduire d'après les titres de ses œuvres – La Lutte pour la terre: la résistance indigène au génocide, à l'écocide et à l'expropriation dans l'Amérique du Nord contemporaine, et Le pacifisme comme pathologie: réflexions sur le rôle de la lutte armée dans l'Amérique du Nord viennent à l'esprit – et il est aussi connu pour la clarté de sa pensée et de son expression sur la question de la résistance.

Il n'a donc pas été surprenant de l'entendre dire :
« Ce que je veux c'est que la civilisation cesse de tuer les enfants de mon peuple. Si cela peut se faire dans la paix, j'en serai heureux. Si signer une pétition amène ceux au pouvoir à cesser de tuer les enfants indiens, je mettrai mon nom en haut de la liste. Si faire une marche de protestation les y amène, je marcherai aussi longtemps que je le pourrai. Si tenir une bougie allumée les y amène, j'en tiendrai deux. Si chanter des chants de protestation les y amène, je chanterai n'importe quelle chanson qu'on me donnera à chanter. Si vivre simplement les y amène, je vivrai extrêmement simplement. Si voter les y amène, je voterai. Mais toutes ces actions sont celles qui sont autorisées par ceux qui sont au pouvoir, et aucune d'elles ne les amènera à cesser de tuer les enfants indiens. Ils ne le font pas et ne le feront jamais. Étant donné que les enfants de mon peuple sont tués, je n'ai aucun fondement pour me plaindre de quels que moyens que j'utilise pour protéger la vie des enfants de mon peuple. Et je ferai tout ce qu'il y aura à faire. »
La foule l'a acclamé.
Il reste à espérer que ses propos deviendront des actes.



Endgame, « Faire tomber la civilisation, partie 1 », p.253.
Derrick Jensen (traduit en français par Les Lucindas)





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Autres citations de Ward Churchill *,
faites par Derrick Jensen en page de garde de différentes parties de Endgame vol.2.
(Traduit en français par Les Lucindas)

* Citations extraites de « The New face of Liberation: Indigenous rebellion, State repression, and the reality of the fourth world. », dans Acts of Rebellion: the Ward Churchill reader, Routledge, NYC, 2003, p.270.  




« L'objectif premier de tout ce que nous devons faire doit être de rendre cette société de plus en plus ingérable. C'est la clef. Plus la société devient ingérable, plus l'état doit dépenser ses ressources pour s'efforcer de maintenir l'ordre « chez lui ». Plus il est occupé par ça, moins il peut se projeter en apparence géographiquement et temporellement. Finalement, on atteindra un point de stagnation, et pour un système tel que celui-ci, ancré comme il est dans un concept de croissance perpétuelle, cela équivaudrait à une sorte de « scénario de fin du monde », parce qu'à partir de là, les choses commencent à aller dans une autre direction –«se désagréger» pour ce système– et cela créerait les conditions adéquates pour les formes sociales alternatives de prendre racine et de s'épanouir. »

Ward Churchill *
cité par Derrick Jensen dans Endgame, « Pacifisme, partie 3 », p. 719.



« C'est une sorte d'esquisse grossière, mais c'est aussi facile à suivre. Et vous savez quoi? La récompense pour avoir suivi cela ne doit être attendue qu'au moment des retombées cataclysmiques d'un « moment révolutionnaire », ou, pire, l'actualisation progressive de quelque lointaine utopie bernsteinienne ndlt (qui deviendrait de toute façon dystopique.) Non, dans le sens où chaque règle et régulation rejetées représentent une expérience tangible de libération, cette récompense arrive immédiatement et s'améliore. Vous vous sentirez plus libre directement en prenant cette décision. »


Ward Churchill *
cité par Derrick Jensen dans Endgame, « Comme une bande des machines », p.785.




« D'accord, allons un peu plus loin. Plus le système devient déréglé, désorganisé et déstabilisé, moins il est capable de s'accroître, de s'étendre et même de se maintenir. Plus cela s'empire et plus il est possible pour le Quart-Monde de lutter et de réussir à se libérer de cette domination par le système. Et plus le Quart-Monde réussit, moins le système arrive à utiliser nos ressources pour procéder à cette domination. »


Ward Churchill *
cité par Derrick Jensen dans Endgame, « Faire tomber la civilisation, partie 2 », p.797.




« A ce point, nous en sommes arrivés à comprendre la convergence des intérêts qui transcendent complètement le vieux paradigme des « trois mondes », nous pouvons appréhender une symbiose praxique (ndlt: union des articulations) complètement différente, qui ressemblerait plus à une dévolution qu'à une révolution. Nous ne voulons pas tant la Chine hors du Tibet que la Chine hors d'elle-même. Nous ne voulons pas seulement que les États Unis partent de l'Asie du Sud-Est ou de l'Afrique du Sud ou de l'Amérique Centrale, nous voulons qu'ils sortent de l'Amérique du Nord, de la planète et aussi qu'ils cessent d'exister. Tout cela pour dire que nous voulons que les États Unis sortent de nos vies ainsi que de celles de tout le monde. Les morceaux s'assemblent plutôt bien, non? Bien sûr, ils ne peuvent pas vraiment être séparés et seule une mauvaise analyse a conclu qu'ils le pouvaient. »


Ward Churchill *
cité par Derrick Jensen dans Endgame, « Faire tomber la civilisation, partie 3 », p.831.



« A partir de là, nous devons chercher au moins à démembrer et dissoudre toute entité étatique/corporatiste existant dans le monde. Toutes. Sans exception. »


Ward Churchill *
cité par Derrick Jensen dans Endgame, « Faire tomber la civilisation, partie 3 », p.839.

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